Les Catilinaires de Amélie Nothomb




La solitude à deux, tel était le rêve d'Emile et de Juliette. Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l'un près de l'autre. Etrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d'abord est venu se présenter, puis a pris l'habitude de s'incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde...

Un couple de jeunes retraités vient d' acquérir la maison de ses rêves. Au calme, en pleine forêt, presque sans voisins. La tranquillité absolue. Exactement ce qu'ils recherchaient.
C'était, du moins, sans compter au bout d'à peine quelques jours sur la visite impromptue de leur médecin de voisin qui, pour une simple visite de courtoisie, pensaient-ils, n'en reste pas moins deux longues heures, durant lesquelles il ne s'exprime quasiment que par onomatopées. Notre couple doit rivaliser d'imagination et d'efforts pour soutenir une conversation durant laquelle ils ne parviennent à lui arracher que de simples « oui » ou « non ».
Malheureusement, le lendemain on frappe à la porte et c'est reparti pour deux nouvelles heures de quasi-monologue imposé. Puis, chaque jour à la même heure, même visite mystérieuse et incompréhensible. Que cherche cet homme ? Que veut donc ce voisin bien encombrant et si peu disert ? Et comment diable s'en débarrasser ? Notre couple a beau déployer des trésors d'énergie et d' imagination pour tenter d'éviter cette présence inquiétante et importune, rien n'y fait. Et le rustre voisin semble se montrer bien agressif lorsqu'on le contrarie.
C'est ainsi que débute une longue angoisse, que partage pour son plus grand bonheur le lecteur.

C'est sans doute là le roman d'Amélie Nothomb qui m'a le plus captivé, avec «Hygiène de l'assassin». Je l'avais déjà trouvé très court à l'époque. Depuis, les choses ne se sont pas forcément améliorées de ce point de vue. Au moins l'histoire est-elle très prenante, ce qui n'est pas le cas de toutes les productions de l'auteur. On ne s'en plaindra donc pas.
Ce roman, adapté, pourrait je pense donner un très bon court-métrage, ou même téléfilm.

4 commentaires:

Laure Radot a dit…

Comme d'habitude, ça commence tranquillement (un couple de petits vieux qui finnisent leurs vieux jours dans la campagne profonde), on se laisse piéger, on sent venir le "petit" grain de sable (la visite de courtoisie du voisin) et la on se demande... Mais jusqu'ou cela va-t-il aller... Encore une fois on ne sera pas déçu par la toile de ce roman, et le talent sadique de son auteur.

VaLenTiNe a dit…

J'ai aimé son humour noir, dialogues fort amusants et l'usage cocasse et ludique du pédantisme. Je ne suis pas sûr que je puisse comprendre toute la ''portée philosophique'' de ce récit. Serait-ce trop simpliste de dire qu'elle se résume à ''on ne peut jamais connaître soi-même''?

Anonyme a dit…

Histoire très intéressante, elle a éveillé ma curiosité à un très haut point. Je commençais à désespérer avec les 2 précédents livres ("le Sabotage Amoureux" et "les Combustibles"). Mais je suis rassurée : Amélie Nothomb sait faire de bons romans !

Sayeb a dit…

Ce livre est angoissant, drôle, émouvant. Tout y est pour faire de ce roman, le Roman qu'on apprécie.
Le seul repproche que je me permette de faire est que les personnages ne font pas leur age; leur manière de parler et de se comporter ne correspond pas à des retraités.