L'armée furieuse de Fred Vargas



Avec Vargas il faut abandonner notre esprit rationnel pour se laisser guider dans son monde décalé à la limite souvent du loufoque mais finalement attachant et en tous cas distrayant. Vargas c'est l'antimondialisation du polar. La bonne histoire locale les pieds dans la bouse, et son cortège de vieux fossiles franchouillards. L'armée furieuse y va à fond la caisse dans cette France profonde encore enlisée dans ses croyances païennes toujours prêtes à surgir à la moindre occasion comme des prédictions d'apocalypse bien de chez nous.

Là encore Adamsberg se la joue franc-tireur avec son équipe de has-been précoces qui ne tiendrait pas deux secondes le casting pour un rôle chez Connelly ou Kellerman.
C'est du polar aux petits oignons, mitonné à feu doux, sur un poêle à bois, de la cuisine du terroir sur une intrigue pleine de ficelles, d'incohérences, de rencontres forcées et de hasards soudoyés par l'auteur pour arranger sa sauce, ici normande.
Mais on peut pardonner ces raccords à la rustine, car Vargas parvient encore à nous rendre ses personnages terriblement sympathiques, pleins de défauts de tics de manies, tout simplement humains.

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